Dans le cadre de la réforme curriculaire en cours, le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) réunit pour trois jours, à Pétion-Ville, à compter de ce mercredi, deux groupes de techniciens qui vont plancher séparément sur le Document de cadrage des programmes d’études de la Filière d’Enseignement Technologique (FETECH) et sur le Processus de réécriture des programmes d’études du préscolaire, et des premier et deuxième cycles de l’école fondamentale.
1. Filière d’Enseignement Technologique (FETECH)
La responsabilité de lancer le premier atelier a été confiée au professeur Jean-Robert DOSSAINT, Directeur de cabinet du Ministre Augustin ANTOINE. D’entrée de jeu, il a exprimé son intérêt de pouvoir participer à la cérémonie d’ouverture de cette rencontre portant sur l’harmonisation et le cadrage en vue de la conception et de l’élaboration des programmes de la Filière d’Enseignement Technologique du secondaire. En fait – et pour l’instant -, ce travail concerne les trois séries priorisées lors des sessions d’échanges organisées sur la question en septembre 2024, à savoir :
1. Sciences et Technologie de l'Agronomie et du Vivant ;
2. Sciences et Technologie de l'Information et de la Communication ;
3. Hôtellerie et Tourisme – Restauration.
L’activité qui concerne l’implémentation de cette filière revêt une importance capitale pour l’avenir de notre système éducatif et, par conséquent, pour le développement du pays, a souligné le professeur Jean-Robert DOSSAINT qui a établi la connexion entre cet aspect de la réforme curriculaire avec la Réforme Bernard, le Document d’orientation du secondaire, le Plan National d’Education et de Formation (PNEF), et in fine, avec le Cadre d’Orientation Curriculaire pour le Système Educatif Haïtien (COCSEH).
« Nous avons la lourde responsabilité de former des citoyens compétents, capables de contribuer au développement du pays qui attend des curricula de bonne facture élaboré en vue d’optimiser l’intelligence des jeunes », a conclu le Directeur de cabinet du Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle.
« C’est avec un réel plaisir et un sentiment d’urgence partagé que je m’adresse à vous aujourd’hui, à l’occasion de cet atelier consacré à la Filière d’Enseignement Technologique. Cette initiative, loin d’être une simple réunion, représente un jalon crucial, une porte ouverte sur des perspectives prometteuses pour notre nation. Elle est porteuse d’un espoir tangible, d’un avenir radieux pour la jeunesse haïtienne, cette force vive qui façonne le visage de demain », a déclaré, pour sa part, le Représentant de l’UNESCO à Port-au-Prince, cette agence onusienne donnant au Ministère un encadrement technique et financier fort apprécié pour ce chantier de transformation curriculaire.
« L’édification d’une filière d’enseignement technologique robuste, en phase avec les impératifs du marché du travail, est la clé qui ouvrira les portes de l’épanouissement pour notre jeunesse, lui permettant de devenir un acteur central du développement national », a enchainé Eric Voli Bi qui a conseillé aux concepteurs de faire en sorte que les programmes de la Filière technologique du secondaire répondent aux normes nationales et internationales, ainsi qu’aux exigences d’un marché du travail en constante évolution.
Après avoir fixé les temps du développement universel de l’enseignement secondaire, le Directeur de l’Enseignement Secondaire, chargé du pilotage de ce dossier pour le compte du MENFP, a vanté, quant a lui, les avantages pédagogiques de cette Filière qui est « une voie éducative qui se concentre sur l’acquisition de compétences techniques et professionnelles, tout en intégrant des connaissances théoriques. Elle est généralement destinée aux élèves qui souhaitent se préparer à des métiers techniques ou à poursuivre des études supérieures dans les domaines technologiques », a défendu Miguel FLEURIJEAN qui a insisté sur l’objectif premier de cet atelier qui consiste à concevoir, élaborer, finaliser et valider le Document de cadrage des programmes, les Propositions d’éléments de contenus, le Plan d’étude et le Logigramme pour chacune des trois séries concernées pour la Filière d’Enseignement Technologique du secondaire.
2. Processus de réécriture des programmes d’études du Préscolaire, et des premier et deuxième cycles du Fondamental
Le deuxième atelier réunit une autre brochette de concepteurs mobilisés dans le cadre du Processus de réécriture des programmes d’étude du préscolaire et des deux premiers cycles de l’École Fondamentale. Il a été inauguré par le Directeur Général du MENFP.
Pour son entrée en matière, le professeur Yves ROBLIN a fait le lien entre cette activité et la mise en œuvre du Plan Décennal d’Éducation et de Formation (PDEF) 2020-2030 dont l’Axe de la gouvernance développe des programmes et des sous-programmes se rapportant à la réforme curriculaire qui doit tenir compte des besoins de développement du pays.
« Ce moment marque un engagement fort vers l'amélioration continue de notre système éducatif, aligné sur les défis du XXIe siècle et les besoins de notre société. Notre objectif est de créer des programmes qui font ressortir une pédagogie mobilisatrice, centrée sur les activités de l'élève, et qui valorisent la place de la langue créole dans l'éducation. Nous souhaitons assurer que chaque enfant haïtien puisse développer pleinement ses compétences et ses talents, quel que soit son milieu d'origine », a déclaré Marie Marjorie TÉLUSMA dans la suite de l’intervention du Directeur Général Yves ROBLIN.
Selon la Directrice du Curriculum et de la Qualité du MENFP, « la réécriture des programmes d’études du préscolaire et des cycles I et II de l’École Fondamentale est une étape clé dans notre stratégie globale pour améliorer la qualité de l'éducation. Elle implique un fort engagement des décideurs, une implication active des directions et des parties prenantes pour garantir l'inclusion et la pérennisation de cette réforme », a-t-elle indiqué à l’attention des 37 concepteurs et conceptrices.
« C’est un immense plaisir pour moi de prendre la parole au nom du Bureau International d’Éducation de l’UNESCO et de prendre part à cette cérémonie d’ouverture de l’atelier de réécriture des programmes scolaires du préscolaire et des deux premiers cycles du fondamental en Haïti. Cet atelier marque un jalon fondamental dans le processus de réforme curriculaire que mène le Ministère de l’Éducation Nationale, avec l’appui de ses partenaires », a affirmé le Directeur du Bureau International d’Éducation (BIE) qui est revenu sur la détermination de cet institut spécialisé de l’UNESCO de rester engagé dans cette réforme aux côtés du MENFP.
« Pour Haïti, cette réforme curriculaire n’est pas une réforme parmi d’autres. Elle doit constituer la base d’un changement réel, durable et structurant. Elle vise à doter Haïti d’un curriculum cohérent, structuré, endogène, inclusif et moderne. Elle doit permettre à chaque enfant, quelle que soit sa situation, d’avoir accès à une éducation de qualité, qui développe non seulement des compétences, mais aussi des valeurs citoyennes, éthiques et sociales », a reconnu Svein OESTVEITT.
« Cet atelier est le point de départ officiel d’un chantier historique : celui de repenser les contenus éducatifs que recevront les enfants haïtiens dès leurs premières années de scolarité. Cela signifie réfléchir à ce que nous voulons qu’un enfant haïtien sache, comprenne, ressente, et maîtrise à chaque étape de son parcours scolaire », a fait ressortir, pour sa part, Jean-Luc TONDREAU, officier national éducation au Bureau de l’UNESCO à Port-au-Prince.
« Aux côtés du Bureau International d’Éducation (BIE) et de l’UQAM, nous sommes heureux de contribuer à ce processus. Car la qualité des programmes scolaires est un levier fondamental pour améliorer les apprentissages, renforcer la justice sociale et promouvoir un développement durable », a-t-il mis en relief.
La réécriture des programmes d'études pour le préscolaire et les cycles I et II du fondamental prend en considération : l’Amélioration de la qualité de l'éducation, l’Adaptation aux besoins actuels, l’Intégration de nouvelles compétences, la Cohérence et l’Interdisciplinarité, la Préparation aux défis futurs, l’Inclusion et l’Accessibilité.
Elle sera possible grâce à l’accompagnement technique de l’UNESCO, via le Bureau International d’Education, la Chaire UNESCO de Développement Curriculaire (CUDC) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et l’appui financier de la Banque Interaméricaine de Développement (BID).
Bureau de communication/MENFP